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Ma chasse au Wapiti en Alberta (septembre 2011)

Le 15 septembre au matin, le vol ac 719 décolla du tarmak de l’aéroport Trudeau en direction d'Edmonton où mon chum Dominic Imbeau viendra me chercher pour l'accompagner ainsi que Mikael Charbonneau à la chasse au Wapiti. À 12h28, heure de Montréal, le récit de ce voyage a débuté à une vitesse de 468 milles à l'heure et à une altitude de 38 000 pieds et à une distance de 208 km d'Edmonton. Par le hublot, les vastes plaines de l'ouest s'étendent à l'infini. La vitesse diminue et les manœuvres d'atterrissage s'amorcent. 131 Km et moins de 15 minutes nous séparent de l'arrivée à Edmonton.

 

Photo de Pierre Chabot

L'arrivée s'est effectué tout en douceur 10h53 et la récupération des bagages s'est fait rapidement. Un coup de fil à Dom tel que convenu afin de le prévenir de mon arrivée.

Quelques minutes plus tard, Dom arrive avec son Toyota Tundra rouge et sa remorque chargée de son tout nouveau VTT 800 cc de Bombardier. On se donne l’accolade, charge les bagages et nous voilà parti pour Peace River.

Cinq heures de routes à échanger sur nos plus récents changements dans notre vie réciproque. Je redécouvre mon ami Dom que je n'avais pas vu depuis des mois.

L'arrivée au site de chasse est enfin arrivée. On commence à monter la tente prospecteur que Dom a fabriqué lui-même. Elle servira de cuisine et de salon pour la durée de la chasse. On couchera dans la tente qu'un ami de Mikael Charbonneau lui a prêtée généreusement.

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Le temps est maussade et la pluie se manifeste. Mikael arrive dans les heures qui suivent. Je connaissais Mikael que par l'entremise de ses aventures de chasse qu'il nous présente dans le forum de chevreuil.net. Je suis surpris par son jeune âge. Lorsqu'on lit ses récits de voyage de chasse à la chèvre de montagne dans les rocheuses avec son frère Francis, on prend connaissance d'un homme courageux, motivé et déterminé. La beauté des voyages de chasse, ce sont les multiples découvertes qui sont à notre portée si on les saisies et les copains de chasse en font partie.

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Une fois le camp monté, un petit verre de vin pour célébrer le camp et go au dortoir car la prochaine journée qui s'annonce en sera une de chasse au Wapiti. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cet animal, vous trouverez ici de l'information pertinentes sur le sujet.

http://www.hww.ca/hww2_f.asp?id=98

La première journée de chasse est éprouvante. Dom m'amène dans les coulées, où, selon lui, ce type d'environnement est un endroit de prédilection pour le Wapiti, car la pression de chasse y est moindre. Le paysage est magnifique. La rivière Peace River sillonne la vallée et les montagnes qui la surplombent sont de toutes beautés.

Photo de Dominic Imbeau

Photo de Dominic Imbeau

Ici, il n'y a pas d'érables. La forêt est surtout constituée de peupliers, bouleaux, mélèzes et d'épinettes. Les pentes sont abruptes et Dom me propose de descendre dans la vallée pour explorer cette partie du territoire. Il m'avait mentionné de me mettre en forme quelques mois avant mon arrivée. J'avais sous-estimé l'épreuve d'une chasse au wapiti et je me doutais bien que la descente dans la vallée constituait une initiation que Dominic se faisait un plaisir de me faire vivre à ma première journée de chasse. Une pente qui varie de 45 à 60 degrés minimum.

Photo de Dominic Imbeau

Il y a des muscles que j'ai découverts lors de cette expédition. Je revois encore la face de Dom avec son sourire en coin. La chasse est maintenant commencée, Dom sort ses calls et se met à tenter de convaincre un wapiti de venir se confronter à un de ses congénères.

http://www.youtube.com/watch?v=htiZG7TSZ-0

Le cri d'un wapiti est impressionnant et je ne connais rien de comparable avec les autres gibiers que j'ai chassés. Un bull répond à l'appel de Dom mais il ne s'est jamais montré le museau. J'accompagne Dom dans cette première journée d'exploration du territoire. On y découvre quelques frottages impressionnants qui datent de l'an passé. Rien de particulièrement frais, ce qui pourrait nous indiquer qu'un bull fréquente assidûment le territoire.

Photo de Pierre Chabot

On rencontre quelques chasseurs qui ont décidé, tout comme nous, de tenter leur chance sur des terres publiques. Cela nous inquiète quelque peu puisque la pression de chasse sera importante dans les jours à venir et le wapiti comme tout gibier, préfère la tranquillité et comprend bien qu'il est sous haute surveillance. Il faudra travailler plus durs que les autres chasseurs et délaisser les sentiers faciles d'accès pour trouver le gibier là où il se terre. Les terres publiques appartiennent à tous et les chasseurs que l'on côtoiera lors de notre séjour de chasse partagent avec nous la même passion.

La première journée de chasse s'est avérée un excellent exercice cardio. Au souper, on échange sur notre journée et le sac de couchage m'a lancé un call auquel je n'ai pu résister.

Le jour deux fût consacré à une chasse fine. Le corps est étonnant, il s'adapte assez vite à son environnement et l'exercice de la veille a ses bienfaits. Vers 13h00, Mikael transmet un message texte à Dom. Il a récolté un wapiti. On convient de redescendre au camp de chasse pour le rejoindre et prendre une bouchée et se préparer pour ramener le gibier. Mikael nous raconte comment sa chasse s'est déroulée. Mikael se tenait sur le haut d'une colline et a callé le bull. Une réponse n'a pas tardée.

http://www.youtube.com/watch?v=AE48Ph6Ox7Q

Une série d'appels de mâle lui a permis de faire rapprocher le bull jusqu'à une centaine de verges. Il voit les arbres bouger et plier par le passage du wapiti qui répond à l'appel. Tout à coup, le panache se dévoile et Mikael constate que le bull est non seulement légal mais constituerait un beau trophée de chasse. Il épaule sa carabine et fait feu. Le wapiti fait quelques mètres et s'écroule. Une balle au cœur lui a été fatale. L'histoire racontée par Mikael est passionnante mais on constate rapidement que la récupération du gibier ne sera pas de tout repos. Assis sur nos montures, on part à sa recherche.

http://www.youtube.com/watch?v=R02SPE2mago

Le wapiti de Mikael se retrouve en bas de trois pentes abruptes. Les quatre roues ne s'y rendent pas tellement le bois est sale et les pentes abruptes. Il faudra donc faire une partie du trajet à pied. Dom a amené une winch montée sur une scie mécanique. Un bijou d'outils qui devrait nous faire épargner bien du temps et de l'énergie. Le travail s'avère malgré tout très difficile et le retour au camp s'est finalement effectué à 6h30 le matin. Une nuit à la belle étoile. D'ailleurs, au dernier quartier de viande transporté sur le quatre roues, une étoile filante comme j'en ai jamais vu a transpercée le ciel.

Photo de Pierre Chabot

Photo de PMikael Charbonneau

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Le lendemain, le travail de débitage commence. Prendre soin de sa venaison constitue la première priorité du chasseur. L'exercice devient un cours 101 de boucherie sous le scalpel de Dom.

Photo de Pierre Chabot

Le souper est constitué de filets mignons accompagné d'un bon vin rouge. Un souper de luxe dans une auberge d'une étoile et demie :-). La récompense d'une bonne bouffe vaut l'effort dépensé.

Le jour trois nous permet, à moi et à Dom de retourner à la chasse pendant que Mikael en profite pour explorer à nouveau le territoire qui est vaste pour l'an prochain. Dans une cut-line, vers la fin de l'après-midi, un ciel nuageux sur la tête, on dirait que le son voyage d'une façon étrange. À ma droite, devant et ma gauche, une meute de loup se met à chanter et se transmettre des messages que je ne peux déchiffrer. Je me sens comme le chasseur devenu la proie. La beauté du chant est tout aussi impressionnante que la peur devant l'inconnu. Je vous avoue que je ne me sentais pas très brave dans ce spectacle. Je texte à Dom pour lui indiquer que le spectacle est impressionnant mais que je préfère l'entendre du balcon plutôt que des loges. Il me répond que si les loups s'approchent trop, de tirer dans le tas et que mes shorts sont bien à moi, alors, à moi de décider. À vrai dire, Dom a bien compris que j'avais la chienne et que d'aller ailleurs constituait pour moi la solution la plus appropriée :-) dans les circonstances.

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

De retour au camp en fin de journée, Dom m'explique que les loups sont plutôt peureux et que s'il avait été dans ma situation, il en aurait profité pour s'amuser avec eux. Pour moi, ce sera donc pour une prochaine fois. Les préjugés et la peur de l'inconnu vont habituellement de paires. Par contre, le fait d'avoir changé de direction m'a fait découvrir une nouvelle section du territoire tout à fait intéressant. J'ai traversé le plateau sur lequel Pierre Tessier avait abattu son bull l'an passé. J'y ai descendu quelques niveaux et longé la colline jusqu'à l'extrémité sud-ouest. J'y ai observé, un cerf de virginie et deux femelles wapiti. Aucun mâle ne s’est présenté dans mon champ de vision. De beaux indices de passages de wapiti. C'est un site à explorer pour les prochains jours.

De retour au camp, chacun rapporte ses histoires de la journée. Dom et Mikael ne manquent pas l'occasion de se moquer de moi et de mon expérience avec les loups. La chasse de fin de journée s'est poursuivie dans un ilot de bois où je guettais une sortie possible des wapitis pour se nourrir au champ. Jusqu'à l'heure limite permise de la chasse, j'y ai observé cinq cerfs mulets mais pas le gibier convoité.

Le jour quatre, en prenant le café ce matin-là, Mikael me propose de me déposer dans une cache blind dans un coin de champ, là, où un chasseur que nous avons côtoyé durant la semaine avait abattu son wapiti. Ce monsieur a eu la gentillesse de nous permettre d'utiliser sa blind. Vers 8h00, nous avions observé qu'un seul chevreuil. Il était temps de partir, la demi-heure de chasse permise après le coucher du soleil étant écoulée.

Photo de PMikael Charbonneau

Durant notre marche pour rejoindre notre quatre roues, on a entendu le cri d'un mâle wapiti et les broches de la clôture qui se frottaient ensemble, signe qu'un gibier l'avait sauté et traversé pour aller manger du trèfle au champ.

Le jour cinq, il est déjà jeudi. C'est déjà notre dernière journée de chasse. Dom désire faire une dernière passe dans les coulées de la zone sud-ouest. Mikael et moi décidons de retourner dans la tente blind et tenter une dernière fois ce secteur. Confiant, Mikael prépare sa caméra et l'équipement nécessaire pour garder notre chasse sur vidéo. On est confiant. Mikael prend le soin de regarder son cellulaire pour voir si Dom ne nous aurait pas laisser de ces nouvelles. Comme de fait, Mikael, fou de joie me dit : Dom en a eu un ! Dom complète son message en nous indiquant que la bête sera beaucoup plus facile à sortir que lors de la dernière fois. Mikael et moi, on se regarde d'un air soulagé et on enfourche le quatre roues en direction de Dom pour l'aider à sortir le wapiti du bois.

Sur la trail, on rencontre Dom qui nous explique sa chasse. Il faisait de la chasse fine dans le territoire que l'on avait prospecté la veille, pas très loin où Pierre avait récolté son bull. Il entend un mâle et le son d'une femelle. Le cri semble plutôt raté, alors il croit que c'est un chasseur que nous avions rencontré dans la semaine. Quelques secondes plus tard, il entend de nouveau un cri de mâle mais là, il se dit que ça semble être réellement un wapiti. Ce dernier semble se promener au-dessus de la crête. Une pente de 70 degrés sépare Dom de sa proie éventuelle. Il gravit la pente, le terrain est sale, il tente de faire le moins de bruits possibles mais la tâche se révèle difficile. Au sommet, il aperçoit un mâle avec un raque de 5 x 5 contourner un épinette. Le wapiti est à moins de 20 mètres de lui. Il épaule sa .257 Weatherby Magnum et lui tire une balle dans les poumons qui traverse le gibier au-dessus de la panse. Le wapiti s’effondre, mais il essais de se relever quelques secondes plus tard. Dom ne prend aucune chance et lui tire une autre balle qui atteint le cœur afin de l’empêcher de se diriger vers les coulées. Le gibier s'effondra à nouveau. Dom tout comme Mikael, ont récolté leur troisième wapiti depuis qu'ils ont décidé de s'intéresser à ce gibier. Le retour au camp s'effectue facilement lorsque l'on compare au wapiti abattu par Mikael. La semaine de chasse se termine bien. On palente le gibier et à 22h30, on débouche une dernière bouteille de vin pour fêter cette merveilleuse semaine de chasse.

Photo de Pierre Chabot

Photo de Mikael Charbonneau

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Photo de Pierre Chabot

Le lendemain, on coupe le gibier en quartier, on défait les tentes et refait les valises. Le matériel doit remonter dans les pickups et les remorques. Toute bonne chose a une fin. On quitte Peace river et on se dirige vers Edmonton où Dominic me laissera à l'hôtel afin que je puisse reprendre mon avion tôt le lendemain matin.

Photo de Pierre Chabot

Le samedi 24 septembre, le retour à Drummondville s'amorce. Un voyage de chasse qui se termine avec des souvenirs qui me font sourire. Je revois mon Dom faire ses singeries et pitreries. Je revois la détermination de Mikael Charbonneau, sa jeunesse et ses rêves et ses projets qui sont nombreux mais tout à fait réalisables. J'espère que j'aurai la chance de revenir chasser dans l'ouest canadien car c'est une occasion unique de renouer mon amitié avec Dom et Mikael et qui sait, de faire de nouvelles connaissances.

Quelques photos et souvenirs de mon chum Dom. Il a réellement des talents de clown ! À vous de juger  ;-)

Photo de Dominic Imbeau

Photo de Dominic Imbeau

http://www.youtube.com/watch?v=fYFYF3E5ylw

J’espère bien avoir de nouveau la possibilité de revoir Mikael et Dom dans une expédition de chasse car c’est une mine de beaux souvenirs. :-)

Pierre Chabot

2 octobre 2011

 

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