Je suis en Alberta pour la semaine, je vous raconte la 1ère partie de mon voyage.
Après la chasse à l’ours, j’ai reçu une annonce sur internet pour une chasse au wapiti en Alberta; j’en rêvais depuis longtemps, le prix est bon, j’ai parlé au propriétaire de la pourvoirie, il a eu un succès de 100% en 2011, je décide d’y aller. La saison à la carabine débute lundi le 17 sept., pendant la période du rut.
Dimanche 16 sept.Dimanche départ de Québec à 6hres 30 avec WestJet pour Grande Prairie en Alberta, avec 4 arrêts pour arriver à destination 10 hres plus tard, Arrêt pour acheter les permis : wapiti, chevreuil, loup et coyote, puis 40 minutes de route vers le sud dans une région ou il y a plus de forêt que de champs.
La pourvoirie est une ferme, il y a 2 maisons l’ancienne pour 2 chasseurs et un guide et la nouvelle pour la famille, mais les repas tous ensemble avec les chasseurs; le couple a 4 jeunes enfants 2 d’âge scolaire, la mère fait l’école a la maison. Du foin seulement sur leur ferme et un élevage de chèvres pour la viande, quelques-unes pour le lait pour la famille seulement.
Souper : légumes du jardin au four avec du fromage de chèvre fait maison.
Tournée en camion des champs après souper, on a vu environ 65 chevreuils.
Les carabines sont vérifiées, demain matin ouverture de la saison du wapiti à la carabine, donc on va marcher lentement en faisant des appels de femelle, c’est la période d’accouplement. Donc si on voit un wapiti, il devrait être très proche, Lowell, le proprio dit qu’ils n’ont jamais eu à tirer à plus de 80 mètres.
Lundi matin, 1ère journéeLundi matin, lever à 5 hres, l’heure légale est 7 hres. Nous prenons une route forestière qui se rend à des installations de pipeline. Nous arrêtons dans une petite clairière, 15 minutes avant l’heure de chasse. Nous écoutons pour voir si on peut localiser des wapitis, mais rien ne se fait entendre. Nous commençons à marcher dans la forêt en suivant les sentiers des wapitis. À tous les 30 mètres, Lowell lance un appel de femelle; nous cherchons à nous faire passer pour une femelle pour tenter d’approcher les wapitis sans leur faire peur en espérant que le mâle viendra voir qui arrive. La visibilité va de 20 à 70 mètres environ, sur de petits coteaux de forêt mature, de très grands feuillus et 25 % de sapins, entrecoupée de zones plus humides et plus denses ou les wapitis vont se coucher pour la journée.
À 8hres30 2 femelles partent à la course à environ 30 mètres, nous faisons plusieurs appels, un mâle répond par un espèce de grognement, dans la direction ou les femelles sont parties. Lowell lui lance un grand beuglement de mâle, il nous répond quelques fois par le même cri, mais il décide de suivre ses femelles au lieu de venir de notre côté et il s’éloigne de nous. Nous suivons en appelant mais il continue de s’éloigner en répondant puis plus rien. Son message voulait probablement dire à l’autre wapiti que nous étions: Approche pas je suis plus gros que toi. Au moins j’ai entendu mon 1er wapiti sauvage beugler à environ 100 mètres.
Vers 9hres30, un autre mâle répond à notre appel de femelle; il est assez loin. Il répond à nos appels mais ne semble pas s’approcher. Nous décidons d’avancer vers lui en lançant un appel de temps en temps, il répond toujours. Finalement il décide de s’avancer vers nous, nous nous cachons derrière une grosse souche. Nous continuons nos appels, il s’approche et il répond pendant plus d’une demi-heure; je suis prêt à tirer s’il apparait mais nous ne l’avons jamais vu, il ne s’approche pas à moins de 100 mètres et la forêt est trop dense pour le voir.
Finalement il retourne d’où il était venu, probablement pour rejoindre ses femelles, la période du rût est déjà avancée et il n’est pas seul.
Nous le contournons pour ne pas nous faire sentir et l’approcher, mais impossible d’avoir une nouvelle réponse. Nous continuons à appeler jusqu’à notre véhicule, il commence à faire chaud, au moins 20 degrés, mais aucune réponse à nos appels, il est midi 30, nous retournons au camp pour dîner.
Pour l’après midi, j’ai chassé en bordure d’un champ à l’affut dans une cache. Jamais vu autant de chevreuils, entre 30 et 40 et plusieurs beaux mâles que j’ai laissé passé en espérant en voir un plus gros; j’ai fait des videos, dont en de 2 beaux 8 pointes ensemble. Par contre aucun wapiti n’est venu manger là ce soir. Les coyotes sont venus faire fuir les chevreuils juste avant qu’il ne fasse nuit.
Mardi matin, 2ème journéeMardi matin, 2ème journée de chasse au wapiti en Alberta. Nous empruntons la même route d’accès aux installations de pompage des pipelines, mais cette fois il y d’autres chasseurs qui nous précèdent. Nous nous rendons un peu plus loin que la veille, le guide me laisse descendre à l’entrée du sentier que nous allons emprunter pendant qu’il va voir un peu plus loin avec le véhicule s’il y a d’autres chasseurs sur notre territoire. Nous chassons sur des territoires publics et la pourvoirie n’a pas de droits exclusifs de chasse.
Pendant ce temps, j’écoute, ce n’est pas encore l’heure de chasser. Avant qu’il revienne, j’entends le beuglement d’un wapiti mâle et il ne semble pas très loin. Lorsque le guide revient nous empruntons le sentier en direction du wapiti. La stratégie est la même que la veille, nous agissons comme une femelle pour approcher les wapitis; Lowell lance régulièrement des appels de femelle et nous avançons assez rapidement. Le mâle lance un nouveau beuglement, semblable au 1er mais il semble aussi loin; on pense qu’il s’est éloigné.
Nous repartons de nouveau dans sa direction en suivant un sentier de wapiti. Lowell s’arrête pour lancer un appel mais il aperçoit à environ 50 mètres les pointes du panache du wapiti qui dépassent des hautes herbes. Le wapiti était couché à coté du sentier, il se lève, le guide me fait passer devant lui, mais je ne le vois pas tout de suite. Finalement il bouge, je le vois, mais il disparait rapidement dans les branches sans que je puisse tirer.
Le guide lance plusieurs appels de femelle et nous continuons d’avancer jusqu’à l’endroit ou il est disparu. Le wapiti ne répond pas mais revient voir; il s’arrête à environ 70 mètres derrière une barrière de petites branches. Le guide me dit de tirer, ça veut dire qu’il est certain que le panache a au moins 3 pointes sur un des 2 côtés. Je regarde dans mon télescopes la tache noire dans les branches mais je ne suis pas certain que c’est le wapiti ni comment il est positionné. Ça dure une minute, peut-être plus, presque l’éternité, puis il tourne la tête. Là je le vois, on ne voit que la tête et le cou, mais l’adrénaline est au maximum, le X de mon télescope bouge dans tous les sens, je dois prendre une couple de bonnes respirations pour me calmer, puis je retiens mon souffle et vise la gorge et tire.
Il part à la course et disparait aussitôt. Le guide fait des appels de femelle, puis de mâle, pour le retenir et l’empêcher de s’enfuir trop loin. Mais nous n’entendons rien, ni de course dans les branches, ni de bruit d’un gros animal qui tombe. Nous attendons une demi-heure avant d’avancer au cas ou il ne serait que blessé, pour ne pas le pousser trop loin.
Finalement nous avançons, je passe le 1er avec la carabine au cas ou il essaierait de se sauver. Rendu à l’endroit ou le wapiti se tenait lorsque j’ai tiré, le guide me dit qu’il y a déjà des traces de sang; bonne nouvelle. Je continue à surveiller au cas ou il repartirait à la course pendant que le guide se concentre à suivre les gouttes de sang. Puis il me dit : y a-t-il des gouttes de sang devant toi? Je regarde en avant et je vois le bout du panache 5 mètres devant; le guide l’avait évidemment repéré mais il voulait me laisser le plaisir de le trouver, Le wapiti avait finalement parcouru 50 mètres après que la balle l’ait frappé au cou et perforé les poumons, avant de s’écrouler raide mort.
Oui je l’ai vu et je m’approche rapidement pour m’apercevoir que c’est un wapiti exceptionnel, un vrai wapiti de rêve comme ceux qu’on voit dans les revues de chasse, il est immense avec son panache 6 x 6, c'est-à-dire qu’il a 6 pointes de chaque côté. D’après le guide il va scorer à plus de 300 points selon la méthode Boone & Crockett et d’après lui c’est le 2ème plus gros wapiti mort qu’il a vu de sa vie de chasseur.
Chez le boucher en quartiers il pesait 525 livres, donc environ 1100livres vivant d'après le boucher (qui en a erçu 28 autres depuis l'ouverture la veille.
Je peux encore dire que je suis très chanceux à la chasse et dans ce cas doublement chanceux, chanceux d’abord d’avoir réussi à le tirer dans ces circonstances et doublement chanceux qu’il soit aussi beau. En plus la chasse n’est pas terminée, je ne pars que dimanche , j’ai donc du temps pour un chevreuil et des coyotes ou des loups s’il s’en présente. Les restes du wapiti vont servir d’appâts, et on a entendu des cris de coyotes et des hurlements de loups lundi soir.
D'habitude on ne donne pas ses places de chasse, mais si vous êtes intéressés, il reste de la place pour le chevreuil en novembre et l'orignal dans la neige en novembre (100% de succès aussi en 2011 et possibilité de voir plus de 20 orignaux par jour). Il y a aussi la chasse au loup et au coyote en hiver (le comté donne 300$ par loup pour en diminuer le nombre).
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wow magnifique bête que tu as récolté .... je te souhaite encore du succès pour tes autres chasses d'ici la fin de ton séjour
ex +1% tvq, tx.santé etc)
