PierreEmond a écrit :
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[S'ils sont conscient, que la gestion actuelle ne satisfait plus la majorité des chasseurs, pourquoi alors ne pas essayer une gestion différente.
Le sondage sur lequel l'affirmation que la majorité des chasseurs sont insatisfaits est basée, n'a guère de valeur. L'échantillonnage n'était pas probabiliste, conséquemment la marge d'erreur est très grande. Parmi les chasseurs que je fréquente, la grande majorité s'intéresse à la chasse pendant le temps de la chasse. Ils ne vont jamais sur internet et ne répondent à aucun sondage. Ils ne lisent rien sur la gestion du chevreuil et ont une opinion basée sur ce qu'ils voient. Plusieurs parmi eux chassent deux fins de semaine par an durant la saison du fusil. Il est assez normal que leur point de vue sur la chasse soit différent de celui qu'on voit exprimer ici et il est donc hasardeux de prétendre parler en leur nom.
Il est nécessaire ici de ne pas confondre "insatisfaction" avec "avoir une opinion sur ce qu'il faudrait faire". Même les chasseurs qui ne chassent qu'une fin de semaine par année ou sur une relativement courte période peuvent avoir noté un changement au fil des ans. Certes, leur opinion est plus nuancée en raison du faible nombre de jours qu'ils consacrent chaque année (moins d'occasion de percevoir des changements) et par la température qu'ils rencontrent (affecte leur perception). Et il est normal que parmi ceux-ci, ceux qui chassent principalement pour le fun d'être dans le bois n'auront pas vraiment d'opinion à transmettre sur le cheptel... peut-être sur l'expérience basée sur leurs raisons de chasser le chevreuil. On pourrait s'astiner longtemps sur la proportion de ceux-ci et leur mettre l'opinion qu'on veut dans leur bouche.
Reste qu'une grande proportion de ceux à qui je parle et de ceux qui interagissent sur FB et qui ne sont pas reconnus comme étant très impliqué ou chassant beaucoup ont comme opinion qu'il faut faire quelque chose. Ils déduisent que la chasse n'est plus ce qu'elle était et désirent une amélioration. Là ensuite on tombe dans ce que chaque personne pense, croit ou est persuadé d'être le mieux pour le cheptel ou la chasse. Sur cette base de constat général, il y a à mon sens une majorité qui expriment une insatisfaction, variable certes, mais elle est bien perceptible... même de la part des fonctionnaires concernés, pour peu qu'ils accordent un minimum de leur attention à ce que leur disent les chasseurs.
Reste que les chasseurs ne sont pas obligé de fournir une suggestion totalement "backée" par des données ou des sondages d'opinion pour que les fonctionnaires puissent prendre conscience de l'insatisfaction montante et ils n'ont pas besoin de plus pour apporter des changements qu'ils sont les seuls à pouvoir appliquer sur le plan légal. Ils sont bien placés et outillés pour collecter les données, suggérer des solutions en lien avec la biologie de l'espèce et surtout prendre les décisions. Sauf que le fonctionnariat actuel laisse bien peu de place à cette latitude, étant trop dans l'application des règles existantes et dans la réalisation du minimum du mandat du secteur faune, à savoir assurer une simple continuité.
C'est là qu'entre en jeu les divers groupes de pressions, non pas pour parler au nom de ceux qui ne parlent pas mais d'appliquer une force sur la roue pour la faire tourner un peu plus et si possible d'alimenter en options ce fonctionnariat qui a perdu son autonomie (carquant administratif trop fort) et qui a perdu de son imagination et latitude d'agir.
C'est donc pourquoi il est important d'interagir avec les fonctionnaires en poste, d'avoir des groupes de pression qui font bouger les choses et des chasseurs qui s'expriment. Impossible que la majorité s'exprime et par définition, ce sont les plus mobilisés qui le font, ceux qui ont du temps, les passionnés (chacun a ses préoccupations personnelles et ses passions personnelles). C'est pourquoi il y aura toujours quelqu'un pour dire qu'ils ne parlent pas au nom de la majorité. C'est dans toute facette de la société que ça fonctionne comme ça. Jamais la majorité ne peut s'exprimer (mis à part lors des élections... et encore ça dépend du taux de participation). Juste ça, ça en dit long sur une pseudo nécessité que la majorité s'exprime.. c'est utopique de croire que ça peut être le cas. Alors il faut y aller avec un échantillonnage et si possible des questions pas trop orientée pour obtenir réellement la tendance de fond.
Et tenter de donner la parole à tous, c'est ce que le Ministère tente de faire lorsqu'il réalise lui-même ses sondages... comme en fait foi celui qu'ils ont fait faire en surplus de celui de la FÉDÉCP et qui a donné des résultats assez semblables. À ce niveau, ça doit être rassurant pour ceux qui pensent ne pas avoir voix au chapitre de voir que le MFFP valide les données qui lui sont transmises par une tierce personne morale (avec un moyen efficient, un sondage ouvert).