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Pierre Foglia
La Presse
Et puis, monsieur, êtes-vous satisfait que le registre des armes d'épaule ne soit plus? Êtes-vous allé danser?
J'étais contre ce registre, c'est vrai. Mais l'idée d'avoir ne serait-ce que le bout des orteils dans le camp des conservateurs me fait frémir. Leurs célébrations sont inqualifiables. La droite, dites-vous? La droite est querelleuse, pas forcément conne. Ce contentement de soi, ce n'est pas la droite, on est ici chez des phalangistes, des soudards, chez des imbéciles surtout.
Reste que je pense pas, comme on l'a dit, qu'ils ont dansé sur des tombes des victimes de la tuerie de Polytechnique. Ni sur les tombes des victimes à venir des armes à feu.
Le pétage de bretelles des conservateurs m'est insupportable, mais pas plus insupportable que la satisfaction montrée par la Coalition pour le contrôle des armes à feu quand, après cinq ou six ans de grenouillages, elle avait obtenu cette loi sur le contrôle des armes.
Née après la tuerie de l'École polytechnique, cette Coalition s'était rapidement transformée en lobby (étroitement associé au réseau de la santé publique du Québec), en appliquant à la lettre toutes les recettes de l'advocacy, en réécrivant le manuel «Comment manipuler l'opinion publique» - tordages de bras, grenouillages institutionnels, putassages médiatiques -, tout cela à l'intérieur d'une structure presque sectaire et, surtout, animé d'une volonté totalement intégriste de guérir la société.
En fait, ces gens-là ont les mêmes réflexes moraux que M. Harper. Le même désir de soigner le pays, la même vision sanitaire de la politique.
Si je n'avais pas le goût de danser, je n'avais pas non plus celui de pleurer.