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Le journal d'une saison...

Erreur de débutant !
Incapable de patienter, comme le plus débutant des débutants, j'arrive vers 17h00 dans mon territoire la veille de la chasse et je ne peux pas m'empêcher d'aller zieuter, d'aller chercher le précieux : la carte de caméra de surveillance aux appâts. Comme un débutant, pire qu'un enfant à la veille de Noël, malgré mes 27 ans d'expérience, même si je lève un cerf en chemin, je perdure dans l'erreur en progressant vers mon site. Quelle maladie m'a atteint ? Je n'arrive pas à rebrousser chemin. Je cumule les remords et je trace l'énivitable à chaque pas que j'effectue dans cette direction en même temps que l'envie de voir les images augmente en flèche. Presque arrivé sur place c'est l'apocalyspe, le fait que j'ai passé le râteau à feuille la semaine dernière n'y paraît presque plus, les petits cerisiers, les trembles et plaines se sont donné le mot pour verser dans mon sentier et sont omniprésents. Les feuilles sèches se cumulent devant moi...

En chemin, un premier frottis d'intérêt directement sur l'accotement de mon sentier.


Je suis abasourdi
à moins de trente pieds de ma destination, la conséquence à mes actes me frappe de plein fouet. Quelques cerfs partent en trombe sans demander l'addition. Cette erreur anodine, entrainera un effet domino qui m'aura suivit presque tout au long de ma chasse 2015...

Premier jour
Le premier jour, je décide de chasser qu'en après-midi. Assis très tôt dans mon affut, j'ai la chance de voir un beau sujet, un 5 pointes estimé à 170-180 lb vide à 2h16 pm. Ma motivation à son paroxysme, l'idée de prendre ma carabine en main ne m'effleure pas l'esprit. Après l'avoir observé pendant une vingtaine de minutes, il entre à couvert. Je venais de glisser le plus gros buck que j'avais sur mes caméras de surveillance.


Le déchantement
Vers 16h20, il revient me voir. Je suis à moins de 70 pieds de distance et le vent est inexisant ou presque. Un courrant d'air fonce vers lui, il n'en faut pas plus pour qu'il déguerpisse en soufflant sur une bonne distance. Même si mon expérience me dicte de m'en aller avant de commettre l'irréparable, je demeure en place bouche bée avec un vent destructeur. L'envie de chasser cette bête après l'attente d'un an est plus forte que tout. Un temps après, non pas sans effort pour masquer mon odeur, une femelle et sa progéniture avancent d'un pas décidé. Quelques secondes s'écoulent avant que celle-ci détecte le subterfuge et imite son prédécesseur en quittant les lieux histérique...La raison prends le dessus et je quitte les lieux...Trop tard, le mal est fait.

Le sacrifice
Deuxième jour, je ne peux pas me permettre de cumuler les erreurs et d'hypotéquer ma saison d'avantage. Je suis dans l'obligation de ne pas aller à mon spot pour le laisser reposer avec ce vent innaproprié qui persiste. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais l'expérience a repris le dessus. Le retour au travail avec ce sentiment d'avoir tout fait de travers me torture jusqu'au mercredi soir, soir ou je suis de retour en forêt, frais et dispo pour la chasse du jeudi.

Jeudi
C'est les rêves remplis d'espoir que j'entreprends la nuit de mercredi. Au levé, beaucoup trop tôt même si je n'ai pas de cadran, je me fais un bon café et chaque cinq minutes, je vais éclairer le haut de la cheminée pour être sûr que le vent ne me jouera pas de tour. L'absence de gelée joue en ma faveur, je réussie à entrer dans mon affût à 70 pieds de distance, une femelle et un veau y sont présents. Ils demeurent en place, le temps fil et un spike vient me voir, un bel animal. Un dindon sauvage (jake) se pointe le bout du nez, c'est drôle de le voir aller. C'est la première fois que je vois un dindon dans mon spot à l'automne.


Après quelques heures, je retourne au camp en faisant le tour de mes faux grattages, satisfait les yeux pleins de belles images dont ce nouveau frottis à proximité des appâts.


Après quelques bières avec mon super ami de toujours, un diner rapide, une séance à regarder nos photos respectives, je retourne m'asseoir dans mon affût. Le temps fil, en compagnie d'un veau et d'un porc-épic, je patiente. Un peu avant le crépuscule, une femelle et un veau progressent, puis un 8 pointes sorts derrières eux. Un 8 pointes de 2.5ans que j'estime à 130-135lbs vide. En joue, je le regarde mais celui-ci ne corresponds pas à mes objectifs à cette date alors je le glisse. Soudain, tous quittent rapidement les lieux vers la droite. Assurément, quelque chose progresse en provenance de la gauche... Quelques instants plus tard, il se pointe le bout du nez, un ours ! Décidément, la nature me gâte aujourd'hui. Il est beau à observer, il demeure avec moi une quinzaine de minutes avant de s'en retourner d'où il venait.


C'est ainsi que s'achève cette journée magnifique. Rendu au camp, mon chummy et moi prenons quelques bières et verres de vin... nous dormirons comme des bûches !

Vendredi
Une journée plutôt tranquille. Le matin je vois un veau, le même sans doute que je vois toujours. Un temps plus tard, rien ne se passe alors je décide de ramasser ma carte de caméra, de changer les piles et de m'en aller au camp. J'effectue le tout comme prévu, mais au lieu de partir, je me r'asseois une dizaine de minutes. Rien en vu après avoir scruté le secteur à la loupe, je décide de m'en retourner. En sortant de mon affût, au sol, je constate qu'il y a des feuilles mortes que le vent a su mettre statégiquement dans les premiers 25 pieds pour quitter ou arriver à mon affût. Je m'efforce de les tasser alors je les ramasse à la main. Je me penche, me relève, me penche, me relève, me penche, etc. J'essaie de faire le moins de bruit possible quand : « Souffle, souffle, souffle ...». Un sacrement de chevreuil arrive au moment où je suis visible de par le sentier où il emboite le pas... Aussitôt je réplique en faisant des appels d'orignaux tout en m'éloignant et en blasphémant dans ma tête.

Samedi
Le matin je profite de mes vacances en restant au lit. Un repos bien mérité. L'après-midi venu, toujours le même veau se présente devant moi. C'est tardivement que d'autres cerfs décident enfin d'entrer dans mon champ de vision. 3 femelles accompagnées de deux relèves parviennent rapidement aux appâts. Ils sont suivi de très près par un daguet coiffé de deux andouillers longs et courbés. Promptement, l'une des femelles part à la course, elle sprinte jusqu'au point le plus loin de ma vision et entre dans la forêt sans la moindre hésitation. Les autres individus ne bronchent pas. Derrière elle, sortit de nul part, un mâle de 3.5 ans court à fond, la tête en ligne avec le dos. Que j'aime les voir agir ainsi. Il s'arrête seulement une fois entrée quelques 10 ou 15 pieds dans le boisé. Cette femelle commence à sentir bon c'est certain ! Il est de dos, je le regarde via mon téléscope. Il lève la tête, se rebaisse, toujours de dos. Certains tenteraient un tir au cou ou pire encore. Hors de question pour moi, j'aime mieux le laisser partir au pire. Après quelques minutes, je le vois se retourner dans ma lunette de visée.

Finalement
Après ces interminables minutes, il vient se joindre aux autres. Il est enfin placé à mon goût, mais une femelle est derrière lui vis à vis sa zone vitale. Je dois encore patienter. La noirceur approche à grand pas, je me demande si elle aura raison de moi. Finalement ! Enfin ! La situation est parfaite. Mon index impose la pression nécessaire et le percuteur provoque l'innévitable. Il entre dans le couvert forestier. Je patiente très peu et je m'approche de l'endroit de l'impacte. Je progresse dans la forêt et je le trouve tout près.

Merci à la nature d'avoir encore une fois été généreuse avec moi. Je retournerai m'asseoir pour le plaisir de les observer les jours suivants et les semaines suivantes. C'est ça être maniaque !



171 lbs éviscéré.

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