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SUPERMACRO par Christian Autotte

Lorsque vous prenez le goût à la macro, vient un temps ou le 1x n'est plus aussi satisfaisant. Plusieurs options sont disponibles pour aller plus loin.

Le calcul de grossissement de 1x ou grandeur nature signifie que l'image projetée sur le capteur est de la même taille que l'objet photographié. Si le capteur est plus petit que celui d'un plein cadre, il est rapidement évident que l'image paraitra plus grande sur la photo. Mon micro 4/3 Olympus a un capteur dont le facteur de conversion est de deux. Un 300mm équivaut donc à 600mm sur un plein cadre. Une image macro de 1x parait également deux fois plus grosse que celle d'un appareil dont le capteur mesure 24x36mm. Il s'agit donc d'une façon détournée d'obtenir plus de grossissement.

Pour grossir encore plus, on peut utiliser un objectif macro auquel on ajoute un jeu de tubes allonges. Pour les DSLR classiques, les tubes allonges se vendent généralement en kit de 3 tubes qui font un total de 68mm. En divisant la longueur de tubes par la longueur focale on obtient le grossissement supplémentaire possible. Par exemple, un objectif de 100mm macro assujettis à un tube de 68mm peut donner un grossissement total de 1.68x, soit 68/100= 0.68, auquel on additionne le grossissement de 1x de l'objectif macro. Pour un objectif macro de 50mm, le grossissement total sera de 2.36x (68/50=1.36 + 1x = 2.36).

Une autre méthode, plus onéreuse, est de choisir un objectif capable de dépasser de 1x par lui-même. Chez Canon, le 65 MP-E a un facteur de grossissement de 1 à 5x. Avec un adaptateur, on peut l'utiliser sur les Sony hybrides sans perte de qualité et en gardant toutes ses fonctions. Un autre choix dont j'ai déjà parlé est celui des objectifs Laowa, le 25mm et le 60mm Ultra macro. Le 60mm peut donner jusqu'à 2x de grossissement, alors que le 25mm grossit de 2.5 à 5x avec une qualité optique en tout point égale à celle du Canon 65 MP-E. Avantage non-négligeable, les Laowa sont entièrement manuels, de sorte qu'ils peuvent être adaptés sur tous les appareils hybrides, en plus d'exister en monture Canon EF, Nikon F, Pentax K et Sony FE. Rien n'empêche d'ajouter des tubes allonges à ces objectifs Ultra macro, de sorte que les tubes de 68mm ajoutés au 65mm de Canon donneront un grossissement de 6x. Avec le Laowa 25mm et les mêmes tubes on obtient 7.72x.

Le grossissement n'est pas encore suffisant? Pourquoi ne pas ajouter un autre jeu de tubes allonge? Le seul bémol sera la pression qui se rajoute sur la monture de l'appareil lorsque les tubes deviennent trop longs. Il serait alors utile de trouver une façon de supporter l'assemblage de façon sécuritaire.

A l'époque de l'argentique on pouvait également se procurer des « soufflets » à prix modiques. Le problème aujourd'hui est que beaucoup d'objectifs communiquent de façon électronique avec l'appareil, de sorte qu'il faut maintenir le contact entre les deux. Par contre, si l'objectif est manuel, comme les Laowa, ou encore de vieux objectifs Nikon D ou Canon FD, il peut être possible d'utiliser des soufflets mécaniques. Pour les autres, il existe des soufflets automatiques, entre autre chez Novoflex, mais ceux-ci sont très couteux. Avec un soufflet, il est possible d'atteindre des grossissements de 10x ou plus.

Pas encore satisfait du grossissement? Ce qu'il vous faut c'est un microscope! Tous les boitiers à objectifs interchangeables peuvent se monter sur un microscope avec un adaptateur. En cherchant un peu, il est possible de trouver des microscopes de qualité à prix raisonnable. On pourra alors obtenir des grossissements allant de 40 à 400 fois avec des objectifs de 4 à 40x combinés à un oculaire de 10x. Dépasser le 400x demande d'utiliser des objectifs dit à immersion d'huile, ce qui demande un certain niveau de d'expertise et de doigté.

Finalement, il est également possible de monter des objectifs de microscopes sur des tubes allonges ou des soufflets pour ainsi obtenir des grossissements impressionnants.

Le plus gros problème avec les grossissements extrêmes, c'est la profondeur de champ. Ça sera le sujet de notre prochain blogue…

Christian Autotte

Note de chevreuil.net : Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Lozeau, rue st-Hubert à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer

LES PHOTOS



 

On trouve sur l'internet des adaptateurs RMS pour monter des objectifs de microscopes sur des tubes filetés à 42mm. J'ai simplement collé l'adaptateur sur un bouchon de boitier pour pouvoir monter le tout sur mes tubes ou soufflets Canon. Et oui… mon soufflet est un Nikon, également modifié pour être monté sur du Canon… Rien ne m'arrête…


(Aile de papillon): Un objectif de microscope monté sur un tube allonge pour  Canon, lui-même monté sur un adaptateur Canon à Micro 4/3, et un boitier Olympus… Tant que ça fonctionne…

Olympus E-M1 Mark II, objectif de microscope sur tubes allonge. Flash. ISO 400


(Aile de papillon, Même que photo précédente):

Olympus E-M1 Mark II, objectif de microscope sur tubes allonge. Flash. ISO 400.


(Fourmis charpentière): Trouvée morte sur le bord de la fenêtre de mon chalet, elle est piquée sur une aiguille. L'éclairage tamisé était essentiel pour éviter les reflets.

Canon 7D, Canon 65 MP-E, 1/80 f/8. ISO 200. Flash. Stack de 7 images.


(Chicorée sauvage): Les étamines de la fleur, couvertes de pollen. Une seule photo ne donnait pas assez de profondeur de champ, j'ai donc empilé 9 images pour obtenir le résultat souhaité.

Canon 7D, Canon 65 MP-E, 1/200 f/5.6. ISO 320. Flash. Stack de 9 images.


Les mouches à chevreuil et autres taons ne sont pas difficiles à trouver… c'est plutôt eux qui nous trouvent!

Canon 40D, Canon 100mm macro sur soufflet, 1/80 f/11. ISO 200. Flash.


(Patte de Mouche à chevreuil): Une patte de mouche montée sur lame de microscope. La profondeur de champ étant limitée en microscopie, j'ai empilé des images pour augmenter la netteté.

Canon 6D sur microscope 100x. 1/13, ISO 320, Stack de 6 images.


(Coléoptère): De tels grossissements ne sont généralement possibles qu'avec des insectes montés.

Canon 6D, 100mm macro sur soufflet, 1/100 f/10, ISO 640, flash. Stack de 7 images.


(Algues unicellulaires Desmides): Le microscope ouvre tout un monde invisible. Il faut toutefois un certain niveau de connaissance pour en tirer le maximum.

Canon 6D sur microscope 100x. Exposition 2 secondes, ISO 640, lumière polarisée.


(Mousse de sphaigne): Si bien des photos au microscope peuvent se faire avec une seule image, des sujets plus volumineux, comme ces feuilles de sphaigne, demandent souvent l'utilisation de plusieurs photos empilées pour augmenter la netteté.

Olympus E-M1 Mark II sur microscope 100x. 1/50 à ISO 200. Stack de 7 images.


(Pied d'une araignée loup): Comme tous les arthropodes, les araignées muent régulièrement. Je trouve souvent des peaux vides qui sont alors montées entre lame et lamelle pour étude subséquente.

Canon 6D sur microscope 100x. 1/100 à ISO 320. Stack de 5 images.


(Chélicère d'araignée): Toutes les araignées sont carnivores. Elles sont dotées de chélicères acérées capable d'injecter une dose de venin pour tuer leur proie.

Canon 6D sur microscope 100x. Exposition 3.2 secondes à ISO 320. Lumière polarisée.


(Charançon tropical): Les charançons sont tous dotés d'un « nez » plus ou moins long qui leur donne un facies particulier.

Canon 6D, Tamron 90mm macro sur soufflet, 1/60 à f/9, ISO 160, Flash. Stack de 44 images avec Zerene Stacker.



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