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SÉRENDIPITÉ ET PERSÉVÉRANCE de Christian Autotte

Un homme sage a dit un jour que celui qui veut réussir doit persévérer. Renoncer au premier échec, au plus petit obstacle, à la moindre difficulté ne conduira jamais au succès. Le succès exige ténacité, audace, entêtement, ou en un mot : persévérance. Bien sûr, un peu de chance n'a jamais fait de mal à personne, mais comme le veut l'adage : on crée sa propre chance !
 
Il est de ces mots qui me font sourire. Par exemple, « Sérendipité » : « De Serendip, un nom antique de Ceylan, aujourd'hui le Sri Lanka. Un mot fabriqué par Horace Walpole, qui l'inventa sur la base d'un conte populaire dont les héros ne cessaient de découvrir des choses qu'ils ne cherchaient pas. Capacité, art de faire une découverte, scientifique notamment, par hasard ; la découverte ainsi faite (Larousse). » Il s'agit d'un anglicisme (Serendipity : The occurrence and development of events by chance in a happy or beneficial way, ‘a fortunate stroke of serendipity' –Oxford Dictionary); mais je l'aime quand même, lui et ses synonymes : chance, destin, karma, providence, chance, fortune...
 
Un bon photographe maitrise les principes de la photographie : la lumière, la vitesse d'exposition, la composition, la profondeur de champ, etc. Mais pour produire des photos exceptionnelles il faudra souvent aller un peu plus loin. Les photos qui se démarquent résultent souvent de la persévérance du photographe à rester avec un sujet prometteur même si les conditions initiales semblent peu prometteuses. Demeurer avec un tel sujet ne garantit en rien qu'on réussira à en tirer une bonne image, mais abandonner trop tôt est garant des opportunités ratées.
 
Il y a quelques années je travaillais au parc Oméga par une journée de grand froid, et nuageuse en plus… Les conditions étaient pour le moins difficiles. Plusieurs photos réalisées durant cette journée ont pris la direction de la poubelle numérique, mais quelques-unes sont désormais parmi mes favorites.
 
J'ai souvent dit que la lumière d'un soleil direct n'est pas toujours idéale. Par exemple, les photos de paysage en forêt sont rarement bonnes les journées ensoleillées, principalement à cause de la confusion créée par l'alternance de zones trop claires et trop sombres. Dans une telle situation, il est préférable de photographier une journée nuageuse quand la lumière est plus uniforme, ce qui produit une image plus facilement « lue » par l'appareil. Néanmoins, il y a des occasions où la lumière d'un soleil direct, lorsque bien contrôlée, est justement ce qu'il faut pour donner plus d'impact à une image.
 
Mais revenons au parc Oméga. Durant ma visite, je suis tombé sur une biche de cerf tacheté (Dama dama) et son faon déjà grand. Au début, les nuages masquaient le soleil, ce qui a donné des images plutôt  sombres manquant de vie. Après quelques minutes j'aurais pu passer mon chemin, mais la situation semblait prometteuse, j'ai donc décidé de passer un peu plus de temps avec la paire. C'est à ce moment que le soleil a trouvé une percée au milieu des nuages; pendant un bref moment, les cerfs étaient parfaitement éclairés et tous deux me regardaient. Puis vint la sérendipité, la Chance avec un grand     « C »… La mère s'est retournée vers son rejeton et se mit à le lécher, donnant l'apparence qu'elle lui murmurait quelque chose à l'oreille… En tout, j'ai réalisé 24 clichés. Si plusieurs étaient très acceptables et même publiables, la photo qui se démarque était la #16. Quelques secondes plus tard, le soleil a disparu pour le reste de l'après-midi, mais ma photo était bien enregistrée sur ma carte…
 
Cette photo ne s'est pas faite toute seule. La chance a joué un rôle, jusqu'à un certain point. Mais comme tous les hommes chanceux j'ai aidé la chance avec une bonne dose de persévérance. A l'époque de l'argentique on pouvait invoquer le coût prohibitif de la pellicule et se contenter de réaliser deux ou trois clichés avant de passer à autre chose. Aujourd'hui, cette excuse n'est plus valide. Je suis toutefois convaincu que beaucoup d'opportunités sont toujours perdues par des photographes talentueux qui manquent peut-être d'entêtement et de patience pour demeurer avec un sujet qui présente du potentiel. Ils produisent de bonnes images alors qu'ils avaient la chance de faire des images exceptionnelles

Christian Autotte

Note de chevreuil.net : Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Lozeau, rue st-Hubert à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer


 


 


 






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