Pour mon vieux Bill, 2003-05-22 à 2015-04-27À l'été 2003, je désirais avoir ''un chien de chasse''. J'avais déjà eu une femelle labrador noire qui s'appelait Pacha. La race m'avait vraiment convenu. Outre son appétit démesurer qui l'a poussait à se sauver afin d'aller vider l'assiette d'autres chiens/chat, elle n'avait pas vraiment de défaut. J'avais donc commencé à vérifier les petites annonces de ventres de Labradors dans le journal ''Le Quotidien''. Mais pas n'importe quel Labrador, je voulais un Labrador brun. Un peu moins populaire comme couleur à cette époque. Du moins par chez nous. De 2002-2005, j'étais aux études en Techniques Forestières au Cegep de Chicoutimi. Étant un stage alternance travail/études, j'avais la chance de travailler dans mon domaine tout l'été.
Vouloir un chien de chasse à 20ans, c'est bien beau, mais quand tu demeure chez tes parents, c'est toujours bien eux qui décident si oui ou non, il va y avoir un chien à la maison. Il y avait déjà un petit Shitsu nommée chanelle et une panoplie de chats... Tous acquis grâce à un pouvoir de persuasion et un acharnement incroyable. Le tout appuyé par ma sœur et faut le dire, des parents très généreux! J'avais donc trouvé dans le journal, une portée de Labrador brun à vendre, à Chicoutimi. Durant une fin de semaine, j'appel au numéro de l'annonce et parle avec une femme fort sympathique qui vendaient ses chiots. Je ne me souviens plus exactement du prix des chiots, mais je ne voulais pas payer plus de 500$. Je lui avait demandé de me vendre un chien sans documents pour la pureté de la race. Elle m'avait alors mentionné qu'elle allait me rappeler après y avoir pensé. Je lui avait laissé le numéro de chez mes parents puisque durant la semaine, j'étais en forêt! Il est à noter que je n'avais pas encore eu un ''oui'' de ma mère pour avoir un chien! Elle savait bien qu'avec mes études, c'est eux qui s'en occuperait et 500$, elle trouvait ça un peu cher...
Toute la semaine j'avais espéré que ma mère m'annonce que l'éleveuse m'avait rappelé et qu'elle voulait bien me vendre un chiot au prix de 500$. Il n'y avait pas de téléphone au camp où je logeais, il m'était donc impossible d'appeler chez mes parents pour savoir si j'avais reçu une confirmation. Le vendredi à mon retour, j'avais eu la déception d'entendre ma mère me dire que la femme n'avait pas rappelé. N'ayant pas d'autres annonces dans le journal, je m'étais donc promis d'attendre une autre annonce.
Une autre semaine passa et le vendredi suivant, en descendant de ma semaine de travail, j'ai eu un gros accident de pick-up sur le chemin Bowater, à une centaine de kilomètres de Dolbeau. En effet, la fille avec qui j'étais embarqué, avait perdu le contrôle de son pick-up dans une courbe et nous avions fait quelques tonneaux dans le fossé. On aurait sérieusement pu y passer. Après un petit tour d'ambulance et une visite à l'hôpital, on m'avait diagnostiqué une entorse cervicale mineure. Ma mère m'avoua se jour là, qu'elle m'avait menti le vendredi précédent lorsqu'elle m'avait dit que la femme n'avait pas rappeler. Elle m'avait dit qu'effectivement la femme m'avait rappeler la semaine d'avant, pour lui dire qu'il n'y avait aucun problème, qu' elle me vendrait un chiot pour 500$. Pas certaine de vouloir un autre chien, qu'elle trouvait ça cher 500$, elle m'avait caché le retour d'appel. Ne supportant pas l'idée que son fils aurait pu mourir alors qu'elle lui avait menti, ma mère accepta officiellement que j'ais un chien. Je me souviens encore des paroles exactes: '' Tu ira le chercher ton chien''!
Durant la fin de semaine, j'avais recontacté l'éleveuse pour lui dire que je prendrais un chiot. Il ne lui restait qu'un mâle et une femelle. Je lui avait mentionné ma préférence pour un mâle et lui avait dit que je m'en venais tout de suite. 01h15 de route de Roberval à Chicoutimi. Rendu sur place, la femelle venait d'être vendu. Il ne restait qu'un chiot... Le mien, MON BILL! Contrairement à bien des chasseur, je n'ai pas choisi mon chien. Je n'avait pas le premier choix d'une portée réservé, ni le deuxième. Les parents de Bill n'avait pas une renommée exceptionnelle, malgré les bon antécédents. Bill ne m'avait pas vraiment choisi non plus. J'étais là, et lui était seul... Celui qui n'avait été le choix de personne!
Bill à son arrivé à la maison!
Il y a de ça 4-5 ans, je me suis demandé s'il ne s'agissait pas de ''hasard'', de ''chance'', de ''destin'', de ''coïncidence''? Maintenant, je crois que la vie à fait en sorte par les circonstances, que nos chemins se rencontrent. Que l'un et l'autre, nous devions nous rencontrer. Avoir eu le choix, il n'aurait peut-être pas été le chiot choisi! Certains disent que c'est le chien qui choisir le maître... Il ne m'aurait peut-être pas choisi non plus. Sans accident de véhicule, je n'aurais peut-être jamais eu ce chien... Qui sait?
Bill à sa première automne!
Je dois dire que je n'avais pas grand temps à accorder à un chien... 7 ans de CEGEP dont 3 à l'extérieur, travail en forêt l'été plus mon travail de fin de semaine, ma blonde, etc. Aujourd'hui j'en suis conscient. Se sont mes parents qui ont eu le plus gros de l'ouvrage. La première semaine que Bill avait passé à la maison, j'étais avec lui. Parce que j'étais blessé au cou, je ne pouvais pas travailler en forêt la semaine suivante. Une seule semaine ensemble, et j'étais devenu pour Bill SON maître. Il était toujours après moi. Parfois, cela n'était pas toujours facile à endurer, mais aujourd'hui je sais à quel point j'ai été privilégié!
Les premières années de l'éducation de Bill ont été difficile. Il m'était beaucoup d'énergie à courir après mes nombreux chats, ce qui me m'était hors de moi! Mais qui était le plus à blâmer? Moi bien sûr. Mon père travaillait la semaine et le temps que nous avions à lui consacrer était surtout la fin de semaine. Mon père c'était occuper de lui faire prendre des cours de dressage, pour l'obéissance et pour marcher au pied! Cela avait beaucoup aidé.
De son jeune temps, Bill n'avais JAMAIS manqué une chasse, une randonnée de VTT ou de Ski-doo, une marche, charrier du bois de poêle ou même faire du ski. En autant qu'il courrait. Jamais de laisse, toujours libre... Vivant directement sur une terre à bois et n'ayant d'autre voisin que mon oncle, en notre présence il n'avait jamais été attaché. Seulement la nuit lorsqu'il dormait dehors. Jamais bien loin de nous pour ne rien manqué, la galerie était son endroit de prédilection pour ne pas nous manquer si nous sortions dehors.
Bill était toujours présent lorsque nous faisions du bois!
En 2009 j'ai officiellement quitté le nid familial pour le travail et vivre en appartement. La même année, mon père avait prit sa retraite. Impossible d'amener Bill et je n'avais pas plus de temps à lui accorder! Nouveau travail et nouvelles obligations! Bill était beaucoup mieux avec mes parents. Aucune chaîne, libre d'accompagner mon père partout sur la terre. Je descendais presque à tous le mois. Je lui accordais le temps que je pouvais. Toujours la même routine, chasse, VTT, ski-doo, marche... Impossible de partir sans lui! Encore aujourd'hui je descendais régulièrement. Avec un enfant, je n'avais pas plus de temps, mais au moins on passait du temps ensemble. Et encore jusqu'au 2015-04-27, lorsque j'arrivais, il ne vivait que pour moi...
Mon père avait une place importante dans la vie de Bill, mais il la perdait lorsque j'arrivais.
Bill laisse un grand vide dans nos vies. Je pense à mon père qui avant que Bill soit malade, n'était jamais seul sur la terre. Bill le suivait partout et était toujours là! Je pense à ma mère qui n'était pas seule à la maison lorsque mon père partait quelques jours à la pèche. Bill veillait! Je pense à ma sœur qui malgré ses deux chiens à elle, avait toujours adoré son Bill! Un biscuit à chaque visite. Bill s'en souvenait tout le temps! Je pense à ma fille de 2ans 1/2 qui a commencé à me demander un chien ''comme Bill''! Et je pense à la prochaine saison de chasse sur la terre familial, où pour la première fois en presque 12 ans, je serai seul!
Bill n'avait jamais été dressé pour la chasse. Au départ, ce que je désirais c'était un chien d'accompagnement. Donc le commandement ''au pied'' était bien important. Ne pas être seul à la chasse était plus ma priorité! Je n'avais pas besoin d'un rapporteur, car les gélinottes étaient toujours tirées soit au sol ou dans un arbre. J'avais toujours mon gibier en visuel. Malgré ça, il s'habitua a retrouver un gibier perdu, rattraper un gibier blessé, faire lever une gélinotte dans une aulnaie et faire quelques rapports!
J'ai eu quelques chiens dans ma vie et je me souviens de chacun d'eux. Mais tous n'ont pas laissé une marque importante. Bill était plus qu'un chien de chasse, il était mon ami! J'ai passé plus de temps avec lui que j'ai pu en passer avec mes amis en bien des années. J'ai beaucoup de souvenirs en mémoire et trop d'activités où sa présence me manquera longtemps...
Je voulais enterré Bill à un endroit où nous allions souvent chasser. Mon père ma dit qu'il aimait tellement être avec nous, que nous devrions l'enterrer près de la maison. Il fût donc enterré près de la maison pour que de cette façon, il soit avec nous en tout temps.
Repose en paix mon ami!
Jamais bien loin de nous, à un point d'en recevoir du brin de scie!
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Tu as rendu un bel hommage à ton Bill, on voit bien les liens qui peuvent nous unir à nos chiens.
