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Vous connaissez l'adage : Quand on est dû ?

Laissez-moi vous relater une brève et surtout résumée aventure qui m'est jadis arrivée. Si mes souvenirs sont exacts, cela se passe en 1998…

Par un automne prometteur comme bien d'autres, étant un fervent amateur de chasse à l'arc, j'avais, selon moi, appâté dans un endroit très propice aux mâles. Le site était en pleine forêt à plus de 2500 pieds d'un champ agricole très visité par nos proies. Adossé à un ruisseau atténuant les moindres sons insolites de ma part, j'y avais installé un mirador dans la cime d'un bouleau jaune à plus de 22 pieds d'altitude. J'appâtais quotidiennement et toujours sur l'heure du midi et ce pendant une semaine et demie. Au fil des visites, que j'y faisais pour regarnir le buffet, j'ai eu vite fait de repérer une trace qui ne me laissait aucunement indifférent. C'était la trace d'un mâle mature sans le moindre doute dans mon esprit. Trois-Doigts devint son surnom, puisque la largeur de sa trace égalait la largeur de mon index juxtaposé à mon majeur et à son voisin l'annulaire.

Arriva enfin le premier jour de chasse. Je m'étais auto-convaincu, que ce lieu devenu presque culte et moratoire depuis ma prospection, ne pouvait me recevoir adéquatement pour la première chasse du matin sans que j'effraie les cerfs déjà présents sur les lieux. J'avais bien ancré en tête de ne pas y aller ce premier matin et de faire perdurer ma patience jusqu'au midi. Ce que j'ai respecté… Une fois en place, à l'affût depuis déjà quelques heures, arc en main, vers 15h00, arriva un daguet de trois pointes, panache bordé de velours. Je le laissa déguster les appâts et filer. Un après-midi de septembre passablement chaud, le soleil étant trop présent à mon sens, c'était une vraie « trop » belle journée d'automne. Aux environs de 16h30, arrivèrent deux autres daguets jumeaux avec chacun deux pointes. Ils se sont empiffrés et ont fini par s'en retourner hors de mon champ de vision. À 18h30, j'ai entendu des brindilles céder sous la pression de pas se situant à 5h00 par rapport à mes appâts. De toute évidence il s'agissait bien là d'un chevreuil, était-ce un des daguets qui revenait pour son dessert ? Mes oreilles ayant accaparé toute l'énergie de tous mes sens, me rendant ainsi le champ de vision très rétrécit, j'aperçu soudain, dans les jeunes sapins, un mâle. Pas un mâle, un buck,  LE buck : Trois-Doigts qui avait su me faire rêver en laissant ses grosses traces… Il titubait ici et là dans les îlots d'arbres entremêlés  d'essences diverses, jeunes et moins jeunes, pour finalement bifurquer et arriver face à moi. À plus ou moins 50 pieds, il était là, de face, imposant, confiant et pavanant ainsi sa prestance à chaque fois qu'il redressait la tête pour savourer une pomme. Je ne pouvais rien faire. Il croquait, mâchait et mangeait chaque pomme minutieusement sans faire un pas. Une fois vraisemblablement rassasié et satisfait, il a fait un tête-à-queue en une nano-seconde en ne me permettant aucun tir. C'est à environ 27 ou 28 mètres qu'il s'est positionné enfin de profil. Une cible superbe : j'ai étiré l'arc et j'ai décoché…. Ah non ! La courbe de la flèche, je ne l'avais pas prévue. Il faut savoir qu'à mes « spots », on voit rarement plus grand que les appâts et que l'arc que je possédais à cette époque manquait sérieusement de vélocité. Dans sa courbe, la flèche a ricoché sur une branche et a pénétré au coeur d'un franc frêne à proximité du cerf intrigué. Celui-ci  a quitté le secteur en trombe et s'est mis à souffler et souffler et souffler… mais qu'aie-je fait là ? Je venais d'anéantir mes chances de récolter ce mature. C'est abattue et à l'air déprimé que je suis rentré à la maison ce soir là. La nuit fut tourmentée d'images aboutissant toujours au même résultat, soit l'échec.

Le lendemain matin, je suis retourné au même endroit. Autour de 6h45, voilà qu'un des jumeaux de la veille vient se gaver. Après une quinzaine de minutes,  il est reparti vers ma droite. Quelques minutes se sont écoulées encore, lorsque j'ai entendu marcher de l'autre côté du ruisseau, à ma gauche. J'ai entrevu un daguet, « c'est sûrement son frérot » me dis-je puisqu'il est son sosie. Au même moment, j'ai entendu des pas lourds et non hésitants tout juste à gauche derrière moi. « Est-ce l'autre spike déjà rendu là ? » me dis-je. J'ai vu apparaître un panache se frayer un chemin dans les branchages… « Mais oui ! C'est Monsieur Trois-Doigts ! » Il s'est avancé et s'est positionné parfaitement de côté à environ 50 pieds…Stock !!!!  « Je l'ai  mon mature ! »

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